Le sol : source de vie

par Ananda Fitzsimmons

 

Partout dans le monde, de façon alarmante, la couche arable des sols se retrouve appauvrie par l’extraction minière, l’érosion, le changement climatique et les pratiques agricoles, comme le labour et l’utilisation abusive de produits chimiques. Si rien n’est fait pour y remédier, cette situation prendra des proportions critiques dans les 70 ans à venir.

Le 23 janvier, Inocucor a commandité l’évènement « Le sol : source de vie », organisé par le laboratoire Mycélium et l’entreprise Compost Montréal, à l’Université Concordia, à l’occasion de l’Année internationale des sols.

La soirée a été marquée de courts exposés, présentés par six intervenants, dont chacun apportait un éclairage différent au sujet du sol. Le premier d’entre eux fut Silver Bear, l’aîné, gardien de semences iroquois, qui a entonné une forme de prière ou de chant sacré, évoquant le rapport qu’entretient le peuple autochtone vis-à-vis du sol et des semences, perçus comme notre Terre Nourricière et la source de vie. Il s’est ensuite exprimé brièvement, non sans cet humour enraciné dans la culture autochtone, sur les moyens traditionnels de conserver les semences et de préserver la fertilité des sols.

Vint ensuite Loic Dewavrin, l’agriculteur bio. Ingénieur industriel reconverti dans l’agriculture, Loic exploite 600 hectares en production biologique depuis 20 ans! Il produit principalement des céréales, du maïs, de l’avoine, du sarrasin et du blé. Ces céréales bio connaissent une demande toujours croissante et, en appliquant des méthodes de labour réduit, il a restauré la fertilité des sols de son exploitation.

Emily Rose Michaud, l’artiste, explore quant à elle les concepts de contrée, de territoire, et le lien à notre bio-région au travers du « land-art ». Ses créations associent la terre et les plantes, telle cette vaste tapisserie de jute où elle laisse croître l’agropyre, et dont elle tire une immense installation exposée en extérieur. Son travail rassemble les gens et les relie à la nature, même au cœur de la ville. Elle nous invite à vivre comme si nos existences dépendaient de l’endroit où nous vivons. Et c’est bien le cas!

Jonathan Pineault, l’entrepreneur, a lancé une société du nom d’Ecomestible, qui crée des aménagements paysagers durables intégrant des plantes vivaces comestibles. Il était venu expliquer en quoi les systèmes naturels sont un modèle à reproduire et dont nous devons tirer parti, car ils se régénèrent eux-mêmes.

Vanessa Reid est une agente de changement social qui, selon elle, travaille la terre, mais cette terre qu’elle sillonne est, dans une ample mesure, le terreau de la culture humaine. Vanessa se trouvait en Israël durant les conflits, au R.U. lors de la crise économique mondiale de 2008, et en Grèce quand l’économie du pays s’est effondrée. Elle perçoit ce délabrement comme la part d’ombre inhérente à nos cultures et explore la problématique de durabilité des économies sociales. En Grèce, avec un groupe de pairs, elle a converti une oliveraie d’où est né le Living Wholeness Institute, qui est bien plus qu’une exploitation agricole—un lieu propice au dialogue sur le changement social.

L’intervention du Dr Elaine Ingham, la scientifique, clôtura la soirée. Dr Ingham a consacré sa carrière à comprendre le sol comme entité vivante et on lui doit le terme « chaîne trophique du sol ». La chaîne trophique du sol débute avec les bactéries et les champignons, et s’étend jusqu’aux plus grands prédateurs, oiseaux, insectes et animaux. Dr Ingham enseigne comment les interactions complexes entre tous ces acteurs sont à l’origine d’un écosystème durable.

Durant trois jours s’est tenu également un atelier sur la vie des sols, les allocutions du vendredi ne constituant donc qu’un avant-goût. J’ai pris part à l’atelier; je peux donc vous parler du travail de Dr Ingham dans un autre article.

La soirée s’est achevée sur un petit vidéoclip amusant, produit par Compost Montréal, pour vanter les bienfaits de la putréfaction, que nous appelons communément la décomposition, mais qui constitue vraiment un processus naturel important pour le retour au sol de la matière organique. C’est ce qui nourrit ces bactéries et champignons que nous devrions tous apprendre à apprécier!

À propos de Concentric

Concentric (anciennement Inocucor) est une entreprise agrotechnologique qui développe des intrants biologiques et nutriments essentiels pour les plantes de culture à grande échelle et de spécialité. Ses produits ciblent l'ensemble du phytomicrobiome: les graines, les plantes, les systèmes radiculaires et le sol qui les entoure. Le siège social de Concentric est à Centennial, Colorado. Son siège social canadien et son Centre technique d'excellence sont situés à Montréal. Sa division commerciale ATP Nutrition est établie au Manitoba, Canada.

Pour plus d’informations, consultez www.ConcentricAg.com et suivez Concentric Ag sur Facebook, Twitter, LinkedIn, YouTube et Instagram.

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